Une lueur vernis d'ivoire, simple précurseur de la candide lune. Nue étoilée, qui régissait de sa monotonie chaque jour qui parcellait ton existence. Sous ces deux œuvres, tu somnolais si subtilement, le myosotis de tes iris se faisant tout juste entre voir, acceptant à peine de s'offrir à ce monde bien trop imparfait pour toi. Ton casque cajolant ton ouïe, de sublimes notes de musique s'empressant de s'offrir à ta personne, tes lèvres se révoquaient doucement alors qu'elles s'agitaient fébrilement au gré des palabres qui couronnaient ces diverses mélodies dont tu te délectais.  Tes paupières ne pouvant se rompre sur ce frimas constellé de mille étincelles, sur ces iris désabusées par un songe absent.  Ta dépouille jonchait ce lit, choyée dans sa torpeur par un enchevêtrement anarchique de moult draps. Dépouille qui se laissait un temps soi peu profaner par une lumière des plus artificiels, par celle que ton portable épandait de façon si monotone tandis que ta tact pianotait sur celui-ci dans un geste sensible à une quelconque occupation. Un soupir se confondant à un bâillement franchissant le seuil de tes lippes, voilà donc une scène des plus mornes typique à un quelconque refus de se plier à Morphée.

Te recroquevillant tantôt avant de par la suite chasser les quelques draps qui enlaçaient ton enveloppe charnelle, tu finis par te redresser. Gouvernant à tes bras un quelconque geste alors que tes pieds vinrent toucher le sol. Ainsi debout, tu finis par un temps soi peu t'étirer toujours avide d'une occupation aussi anodine soit elle. Reposant ton casque sur le meuble le plus proche, une pensée aussi vaine qu'artificielle traversa ton esprit ou plutôt une potentielle occupation en ce soir. Tes jambes te portant au cœur de cette pièce, tu ne tardas à cajoler d'une de tes mains la poignée de la porte, te retrouvant tout naturellement dans l'instant qui suivit dans l'un des moult couloirs de la pension. Désertés comme à l'accoutumé en ces heures, tu te laissas porter par quelques enjambés en direction de ce que l'on nommait communément garde manger. Y élisant domicile alors pendant des infimes secondes, tu ne tardas à en ressortir un unique verre en main ampli d'eau limpide, en soi un bien maigre tribu … Tu portais ainsi par intermittence le cristallin réceptacle à tes lèvres tandis que que tu ne songeais plus qu'à rejoindre ta chambre pour peut être y trouver le sommeil …

Un silence accablant trônant dans ce corridor, tu n'en fus que plus ou moins agréablement étonné de pouvoir ouïr une chose plus ou moins proche d'un bâillement qui attisa ta curiosité. Ton regard si fit alors soudainement plus pressant à la recherche d'une quelconque personne et la chance t'offrit sans doute une délicieuse vision. Vue qui n'en était que des plus délectables. Un simple halo opale caressant sa frêle silhouette, tes iris vinrent s'apposer le long de son enveloppe charnelle. Se laissant charmer par le myosotis si troublant de ces pupilles mais aussi les traits harmonieux de son visage. Penchant la tête sur le côté, un sourire amusé venant doucement étirer tes lippes, tu ne tardas à t'asseoir à ses côtés décidé malgré tout à révoquer une mélancolie autrefois naissante. Ainsi sans le moindre gêne, ta tête vint s'allouer une place sur sa fluette épaule, ton verre toujours agrippé par tes mains alors que tu déclaras doucement sur un ton excessivement terne.

« - Visiblement je ne suis pas le seul ce soir à être contrarié au point de ne pas dormir. Simple question pour entamer ce que l'on pourrait considérer comme rencontre … Quel nom dois-je offrir à ce délicieux minois qu'est le tien ? »